Pour que l’histoire ne se répète pas et pour honorer la mémoire de ceux qui ne sont jamais revenus. Cette conférence a été organisée par le LP VALERE MATHE le mardi 21 mars à l’auditorium des Sables d’Olonne. Cette Nordiste a été déportée à l’âge de 11 ans avec sa mère et ses deux petits frères de 7 et 3 ans. Lors de cette conférence elle nous raconte l’enfer des camps de concentration.
Lili Leignel a été arrêtée à Croix, dans le Nord, en 1943. Elle est accompagnée de sa maman et ses deux petits frères, mais séparée de son père. Il faut l’entendre raconter ce que l’humanité a de pire à donner. « Nous n’étions plus que des numéros« . Transportés comme du bétail. Battus, privés d’intimité et de nourriture et vivant dans un froid glacial. Des enfants effrayés de ne pas voir leur mère revenir du travail. Des bébés noyés à la naissance sous les yeux de leurs mères. « Aujourd’hui j’ai encore peur des chiens. Ceux des camps étaient dressés pour nous attaquer« , raconte-t-elle. Voilà ce qu’elle retient de Ravensbruck.
Début 1945, ils sont transférés à Bergen-Belsen où l’horreur prend une nouvelle dimension. Une épidémie de typhus fait des ravages. Les cadavres jonchent le sol. Les enfants crèvent de faim.
Pour les aider à survivre dans cet enfer, leur mère se montre combattive et imaginative. Elle les lève avant tout le monde le matin pour faire leur toilette et préserver ce qui peut leur rester de dignité. « Lorsque nous pleurions de désespoir, elle nous disait qu’elle sentait la libération arriver et nous demandait d’imaginer ce que nous voulions comme premier repas à notre retour à la maison« .
Le 15 avril 1945, l’armée britannique libère enfin le camp. Les enfants sont ramenés en France, seuls. Leur maman atteinte du typhus les rejoindra après sa guérison. Leur père a été fusillé à Buchenwald, quelques jours avant la libération.
En témoignant je forme des milliers de petits messagers qui entretiendront cette mémoire après moi